Mitch a écrit:Mélanger, c'est diluer, perdre la saveur, se perdre au final.
Le jazz est au contraire une musique d'inclusion.
il est né du métissage entre les rythmiques africaines et les instruments occidentaux classiques.
il a évolué avec les modes de la musique populaire et en a créé certaines (jazz 'manouche' entre le pop francaise et le jazz, funk, jazz-rock, beaucoup de jazzmen contemporains ont écouté du hip-hop, du classique contemporain, de la musique traditionnelle venant d'on ne sait ou, ... et intègrent ca dans leur musique)
La définition même du jazz est l'évolution et la sortie des règles qu'il s'est lui meme imposé, en laissant à chaque fois un 'courant' qui perpétue ces règles.
On trouve encore des groupes swing, bop, cool, hard-bop, funk, jazz-rock, etc etc, mais le jazz actuel n'est plus la bas.. beaucoup de jazzmen actuels ont par ailleurs une connaissance extensive de cette tradition, l'aiment, et choisissent de ne pas la suivre par besoin de créer quelque chose en phase avec le monde d'aujourd'hui. ce qui es la raison pour laquelle ces styles sont arrivés au départ.
Pour moi la saveur vient du métissage et de la nouveauté. on perd de la spécificité, oui, de la saveur, non.
La différence ici entre moi et mitch c'est que lui aime le jazz 'de django' et moi peut etre plus le courant 'jazz manouche' (jazz avec guitares rythmiques et solistes, avec une figure rythmique (la pompe) particulière souvnt utilisée, des figures stylistiques classiques et des couleurs qu'on choisit d'utiliser ou pas, et un répertoire de réfécrence qu'on choisit d'utiliser ou pas en fonction sa relation avec la tradition.
Personne n'a raison ou tort. Pour moi entendre une 837389782ième version de 'douce ambiance' ca me lourde, parfois, parfois pas. Si ca parle à la personne qui a choisi ce morceau, tant mieux. Personnellement, je suis content quand le répertoire et le style évolue, et jouer les memes couleurs d'accord que Django, c'était bien en 1930, mais 85 ans plus tard le monde a évolué, la musique aussi, personnellement je trouve ca dommage de jeter toutes ces nouveautés pour jouer un style figé, aussi beau et riche soit-il. Est-ce que ca fait de moi un hérétique ou est-ce qu'en fait je ne fais pas du jazz manouche, mais du jazz-avec-des-guitares-types-selmer-et-avec-une-pompe-mais-qui-en-fait-n'est-pas-vraiment-du-manouche? Personnellement, je m'en tape éperdument, je fais ce qui me plait.
L'approche de Seb giniaux pour ca est vraiment cool (lire son interview très récente sur djangobooks).
Mitch a écrit:le jazz manouche est une musique de répertoire, folkorique, il faut la préserver. Comme le Flamenco.
Donc on dit en fait la meme chose, mais c'est une question de vocabulaire.
Perso en fait je dirais jazz manouche = ce jazz acoustique, avec pompe, et le jazz de django, ben c'est celui de django. comme coltrane c'était du coltrane et metheny fait du metheny.
Mitch a écrit:Qui a innové en jazz de façon générale depuis le jazz-rock / post-Coltranien ?
alors la quand meme, un million de gens:
steve coleman, aka moon, octurn, thot, tribu, avec un approche polyrythmique
michael brecker, chris potter pour une approche du saxo rien a voir avec coltrane (influencée par, mais neuve aussi)
les groupes de davo holland, avishai cohen, tigran hamasyan, kurt rosenwinkel, chris potter underground, roy hargrove, ambrose akinmusire, robert glasper, gretch parlato, brad melhdau, mark guiliana, ... et d'autres ont chacun des spécificités qui proviennent de la musique moderne. leur musique n'aurait jamais pu arriver avant les années 2000.
Dire que le jazz n'évolue pas revient a dire qu'on a pas laissé ses oreilles trainer ou il faut pour s'en rendre compte