Bin, je vois pas trop ce qui vous dérange ici. Ce que dit l'extrait, c'est qu'il est un peu absurde de demander aux conservatoires d'absorber les musiques populaires ; par définition, la musique populaire (au sens strict) est jouée... par le peuple, pour le peuple, dans les lieux et les temps du peuple : le café, la rue, la maison, la place du village... C'est dans ces conditions où elle correspond à son essence, c'est là qu'elle est ce qu'elle se doit d'être. Je pense qu'on est tous d'accord là-dessus.
Quand on demande aux conservatoires d'intégrer les musiques populaires, il me semble qu'on se trompe donc doublement :
- D'abord, c'est justement mettre trop haut les conservatoires. Qu'importent ces bouts de papier que sont les diplomes - les mettez-vous au dessus de la vie de la musique ? Exiger ça des conservatoires, c'est supposer que le conservatoire, que la reconnaissance intellectuelle et sociale, est le fin mot de la musique. Alors que...
- ...Seconde erreur : c'est, il me semble (et de facon plus grave), mal comprendre la musique populaire elle-meme. Celle-ci n'est pas un ensemble de discours, ni des analyses, des traités, des dissertations, ce n'est pas non plus la pure capacité à interpréter une partition. Justement, ce qui fait sont essence, c'est d'etre une musique de situations, d'occasions, de rencontres, de passages ; la musique populaire est toujours mêlée au flux de la vie, elle joue pour les morts, les naissants et les amours, pour un rayon de soleil ou pour un soir de déprime.
Penser qu'il soit du ressort du conservatoire d'intégrer les musiques populaire, c'est s'en faire une bien piètre idée, et c'est limite insultant.
Par contre pas d'accord avec la comparaison littéraire, mais bon... On va pas écrire une thèse hein...
