bullyspud a écrit:un question que j'ai posé sur une autre poste mais c'etait un peu hors sujet:
est-ce que vous avez toujours pu transcrire des solos facilement sans les ralentir ou meme regarder? ou est-ce que c'est quelque chose que vous avez pu developper au fur et a mesure que votre connaissance du style?
pour moi je peut pas le faire sans ralentir BEAUCOUP, genre a 30% vitesse normale et BEAUCOUP de repetition, sauf si c'est un phrase ou gamme ou arpegge que je connais trés bien deja.
-comment avez vous travailler l'oreille? et ça a pris combien de temps?
super sujet ça bullyspud .
Vais encore me répandre
Déchiffrer, décrypter à l'oreille c'est pas propre au style.
ca concerne la musique en général. Bien sûr avec le jazz
c'est plus complexe qu'avec la variété, le rock ou le blues.
On est pas tous égaux à ce niveau là.
Il y a l'aspect moteur, intellectuel, musicien et magique.
de l'inné peut être... de l'acquis surement.
Tu baignes toute ton enfance dans la musique,t'entend tes parents chanter etc >
d'une façon ou de l'autre et déjà t'es avantagé.
Ensuite il y a l'intérêt que tu portes par toi même à l'écoute, à l'investissement et la concentration
que tu y mets. Personnellement mon oreille a évolué au fil du temps.
On peut passer d'un global confus de l'écoute, de la perception de la musique comme la grande masse des gens
jusqu'à percevoir des développés très rapides et complexes en distinguant les instruments qu'on cible.
Les grands chefs classiques sont monstrueux pour ça, inimaginables.
On se rappellera de Beethoven qui composait des symphonies alors qu'il était coupé du monde auditif.
Écouter très lentement ça veut dire qu'on a la volonté d'entendre, la démarche est là.
je suis sûr qu'il y a de bons instrumentistes ici qui sont moins aptes à entendre ce qu'ils jouent que d' autres
pourtant plus médiocres sur l'instrument et bien plus musiciens, ça j'en suis sûr à 2000 %
Quand on arrive à des niveaux d'excellence musicale (et non pas instrumentale) il est incontournable d'entendre finement.
Comment composer, improviser,vibrer, non mécaniquement , sans entendre? impossible.
En plus ça ne se résume pas à l'oreille,même absolue, il faut la sensibilité vers et envers ce que tu entends parce que la sensibilité au delà de l'oreille, te fait entendre des nuances que l'oreille seule ne pourrait entendre.

>
te parle pas d'un truc mystique mais bel et bien physique mais assez inexplicable.
J'arrête là sur la philo sur la question de la feuille parce que sinon j'écris un bouquin ..là... tout de suite...
Plus concrètement >
* Plus tu exerces ton oreille, plus elle est performante: que tu écoutes lentement ou pas, c'est pas le problème.
* Pourquoi ne pas écouter 100 fois un passage de 10 secondes ? ouais faisons le, quitte à passer pour des psychotiques.
Chacune des fois sera un exercice nouveau, tu ne perds jamais ton temps, tu forges ton outil acoustique.
* La capacité d'écoute n'est pas la même selon qu'on est en forme physique ou pas... eh ouais...faut en être conscient.
* Comprendre ce qui se passe harmoniquement n'est pas un handicap pour mieux écouter mais un plus+ qui parfois
te donne la bonne piste.
* Accorder sa poêle au millimètre avec le morceau travaillé à l' écoute me parait indispensable.
* Ne pas se fier aux seules transcriptions existantes, même si elles ont été faites par des kadors
vérifier.... contester... ( j'ai décelé plein de trucs approximatifs édités par les meilleurs,
qui ne se font pas tant chier que ça à faire leurs ouvrages, c'est pas forcément leur truc )
* Savoir laisser tomber par instants pour mieux reprendre après (en gros , ne pas aller jusqu'à se dégouter d'un morceau)
avoir plusieurs chantiers en route mais pas trop pour aller au bout.
* Utiliser les logiciels de ralentissement à outrance sans complexe jusqu'à entendre les fluctuations de fréquence, ça en dit beaucoup sur le touché. (avec Django c'est faramineux de faire ça...)
* parfois il faut écouter plus vite pour mieux entendre, question de cohérence de la phrase musicale.
* Pouvoir couper le son nickel pour analyser une portion, sans être parasité par la suite. En effet c'est le dernier son qui est imprimé le plus fortement par l'oreille> HYPER IMPORTANT ça, pour rester relaxe.
* Ne pas dépasser sa capacité de longueur de phrase.de mémorisation, quitte à cibler une seule note quand on ne peut pas plus, à certain endroits.
* Ne jamais être sur de soi à 100 %: une note collé à une autre peut donner le sentiment d'un demi ton de différence par mariage rapide >Une nouvelle écoute te dira que finalement non.
Jouer alors l'ensemble de la phrase et sentir si rien ne se contrarie à l'original . Au moindre doute, retourner au charbon.
* Ne pas oublier que le déchiffrage c'est aussi les silences donc le rythme; trouver les notes oui, mais aussi les mettre à leur place dans le temps: gros obstacle à ne pas négliger.
* Se servir des lignes de basses (du bassiste) pour trouver les accords, est une aide souvent précieuse.
* Avoir une volonté absolue de retrouver le vrai climat d'un morceau comme garantie d'en être le plus proche ou alors savoir
qu'on fait volontairement un truc à l'arrache... ou à sa sauce... (pour ça déchiffrer en priorité sur l'auteur d'un morceau, pas sur une copie)
*Choisir des portions de phrase complètes bien sectionnées pour l'écoute.
Voilà quelques trucs...ce sujet me passionne, il est au coeur de la musique.
merci de l'avoir lancé bullyspud si ça répond, je risque de squatter grave.
