Pour les guitares Di-Mauro, le mieux serait de poser tes questions aux gars qui ont postés ces photos. Les Di Mauro qui sont passées dans mon atelier n’avaient pas cette particularité qui semble être de l’ordre du renfort ou du truss-rod. Toutes mes guitares sont équipées d’un truss-rod double effet, même les classiques.
Pour le vernis en décrépitude, avant je préconisais le revernissage complet. Maintenant, il m’arrive de faire des réparations partielles à l’aide des produits des frères Nordin style fond dur SEV et gomme laque avec finition à la cire. C’est surtout pour garder l’aspect ancien de l’instrument et ça protège presque aussi bien qu’un vernis.
L’achat des tables pour les luthiers c’est toujours un problème. Pour ma part, j’achète souvent quand je vais en expo car il y a toujours 3 ou 4 fournisseurs qui viennent exposer leurs bois. Je me fiche un peu du fil serré ou pas serré, pour moi, le premier critère c’est le son et le parallélisme du fil. Une table avec une petite déviation des fibres, même infime, j’achète pas, même si elle sonne au choc du doigt. Mais là, il y a presqu’autant de règles que de luthiers…
L’évidement du chevalet est très simple à comprendre : c’est la légèreté ! Plus un chevalet est léger, plus il accompagnera les vibrations de la table sans la freiner. C’est tellement important que je bannis complètement l’utilisation de l’ébène dans mes fabrications, quelques soient les modèles, classiques, folk ou manouche. L’une des recherches les plus importantes des luthiers (enfin, pour ma part c’est le cas) c’est de luter (un luthier qui lute, c’est pas très original…) contre les perditions de l’énergie de la corde et la moindre masse sur la table est une des source de perdition. Les chevalets sur les violons, violoncelle et contrebasse, sont en érable et leur masse est très inférieure à celle d’un chevalet de guitare manouche toute proportion gardée.
La résine contenue dans les bois de table type épicéa ou cèdre entre très largement en compte dans le vieillissement des guitares, voir mon article :
http://kerleoguitare.blog4ever.com/le-v ... s-guitaresLe multiplie est très employé en lutherie, que ce soit par les firmes ou les luthiers. Il a un avantage indéniable : sa solidité ! Chez moi, il est au rebut, d’ailleurs si ça intéresse quelqu’un, j’ai une dizaine de set en érable pour manouche à vendre, 20€ le set. C’est un parti-pris, je n’aime pas ça, pi c’est tout.
Je suis nettement moins sectaire sur le choix des bois du manche, bien que j’aie une préférence pour le noyer. On trouve du noyer tellement beau en France, que je trouve idiot d’utiliser l’acajou ou le cédro. Quant à la touche, l’ébène, le macassar, le ziricote et tout de sortes de palissandre, sont utilisés en fonction des choix du client. Le critère peut être d’ordre sonore ou esthétique. Pour le son, on peut donner une règle qui marche assez bien, plus le manche (tout compris, touche, frets, mécaniques, déco…) est lourd, plus il favorisera le sustain et les basses fréquences et inversement.
Bon, j’espère que Allezalain est rassasié ? Ca prend du temps de répondre à toutes c’est questions, mine de rien.
Bien le bonjour à Shayen, un client avec qui j’ai eu beaucoup de plaisir à laisser partir mon petit bébé tortue, même si j’avais la larme à l’œil.
L'Atelier du Bouet vous prose des guitares et des médiators sur mesures visitez mes sites:
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