Jimmy Rosenberg

[pichichi]

Quelqu'un sait ce qu'il devient?

Je me suis posé la question en écoutant un petit blue bossa =)

http://www.youtube.com/watch?v=IdUz4_QyMaw

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Ne touche pas à sa mayo...
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[oliche]

il est devenu boulanger, il a le nez dans la farine !
j'adore jimmy !

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10 ans de plus à Mozart, ça aurait donné quoi? Peut être il aurait écrit une Symphonie "À Neumann"
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[oliche]

En tout cas il donnait vraiment des frissons quand il était au top ce gars!

moi c'est plutôt quand il débarque a samois et qu'il met des baffes a romane que je le trouve rigolo !

Lien vers la vidéo
il a déjà un jeu complet, en rythme, plein de fougues harmoniques, énergique et trés enthousiaste, un talent naturel pour un poignet minuscule ! Pour moi c'est le meilleur du style, j'en démord pas.
Jimmy a manqué de personnes bienveillantes dans son entourage, la drogue détruit tout sur son passage, pas de place pour la musique.

[roland94]

Décidément, il n'y a pas beaucoup de place pour la fragilité dans notre monde... Et pourtant, c'est merveilleux quand elle s'exprime musicalement cette fragilité et ça passe parfois par des hommes et des femmes qui ont besoin de béquilles pour marcher comme Art Pepper, Charlie Parker, John Coltrane et tant d'autres... Peut-être que c'est eux qui ont raison et les autres qui devraient revoir leur vision du monde. Peut-être que s'il y avait moins de cruauté gratuite, ils auraient pas besoin de prendre des merdes pour leur faire oublier les cons et le mal qu'ils leur font.
Peut-être que ce sont de splendides albatros baudelairiens qui ne sont pas fait pour marcher sur le pont des marins mais pour planer dans les airs... Qui sait...
Moi en tout cas, je les aime ces albatros, ils me font rêver. Et leur envol est toujours merveilleux.
http://www.youtube.com/watch?v=CJQex4nPBYA

[danl]

Bof..pour moi, un grand talent qui tombe gravement malade à l'aube de son succé m'attirera tjrs. de la tristesse; ils sont nombreux de C. Christian à Modigliani, en passant par Django.......Un grand talent qui se noie dans de l'artifice, ou selon ton expression "utilise des béquille pour avancer" m' attirera définitivement bcp. moins de compassion!!!

[stretch]

Parlant des béquilles... quand Charlie Parker tombait dans les drogues, il avait 13 ans et il ne souffrait pas encore plus des cruautés que les autres de son age... et Miles Davis venait d'une famille bien arrivée dans la société, son père était médecin et respecté - là, je suis plutôt l'opinion de danl...
Alors, bon, si un jour tu te trouves malade, noir, sur la route sans chez toi, plus d'argent, dans une chaise roulante avec un pneu crevé, la gratte craqué, affamé, plus du rouge, la femme partie et la sensation de tourner homo... voilà, prends des béquilles!!!
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[roland94]

Charlie Parker comme Miles Davis ont souffert de la ségrégation raciale et en ont porté les stigmates toutes leurs vies. C'est tellement lié à leur art que Miles expliquait qu'il ne pouvait pas rester trop longtemps en France car là-bas on détestait pas assez les noirs et que ça limitait sa création en jazz. Pour lui, le jazz était racial et il méprisait les blanc becs qui s'y essayaient.

Et puis, le désarroi, c'est comme l'art, c'est subjectif. Y'a pas un barème qui te donne le droit ou pas d'être mal dans ta peau. Sinon, il y aurait que les culs de jatte sourds, aveugles et dépressifs qui se drogueraient. Chacun a ses blessures les gars.

J'ai souvent entendu dire que Miles Davis était un fils à papa etc... et qu'il avait pas le droit de se plaindre. C'est quoi ces jugements de valeur à la noix ? Tout le monde a le droit de se plaindre de quelque chose.

[danl]

J'te donne pas un jugement de valeur à la noix, j'emet juste ma prédérence.....à moi!

[roland94]

Ah bah tu vois toi aussi tu te plains ! Fais gaffe, ça commence comme ça et puis un joins ou deux et voilà !
Bon, de toute façon, j'dirais pas que t'as tort mais j'dirai pas que t'as raison non plus.

[danl]

Alors ca va!!! t'auras l'droit de boire un coup dans ma bouteille...

[roland94]

Bon super parce que je suis plus rouge aux arômes de framboise que coco aux arômes de rien
Avec plaisir à l'occasion.

[stoche]

Pour lui, le jazz était racial et il méprisait les blanc becs qui s'y essayaient.

Euh... oui, peut-être, mais ça ne l'a quand même pas empêché de jouer avec tout un tas de "blanc-becs" très talentueux: Bill Evans, Corea, Zawinul, Barney Wilen, McLaughlin, Mike Stern, Scofield, Robben Ford qui me reviennent de suite à l'esprit, mais il y en a sûrement beaucoup d'autres... Et je n'ai pas l'impression qu'il les méprisait!

[stretch]

Tout le monde a le droit de se plaindre de quelque chose.

Là, je suis bien d'accord, mais le génie ne dépend pas de ta plainte... finalement, je me plaint aussi et je joue comme un allemand...
Miles n'était pas un fils de papa, sinon il n'aurait pas fait ce qu'il faisait. C'est son papa qui était papa de fils... pourtant, Miles était fils de pas mal non plus...
Et je ne crois pas que tous les noirs des années-là se drogaient parce qu'il y avait la ségrégation, en fait, je ne crois pas du tout que Parker à pris les drogues à ces 13 ans parce qu'il était noir... qui sait, peut-être il n'avait même pas de mirroir à ce temps-là...
Ah oui... dire qu'il détestait les blanc qui jouaient du jazz, où est-ce que tu as trouvé ça? Red Rodney??? Red Norvo??? Ok, d'accord, je suis con, ils sont rouges...
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Allez une grosse bouteille à trois...

[stretch]

Ah mince, vaudrais mieux pouvoir lire... alors, c'était Miles qui n'aimait pas les blancs qui jouaient du jazz? Enfin, l'autre moitié des blancs, les femmes, il les aimait bien.
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[roland94]

Ben arrêtez les gars : je dis pas qu'il a pas joué avec des blancs ni que les blancs savent pas jouer, je dis juste qu'il disait que les blancs pouvaient pas bien comprendre le jazz du fait que l'essence de cette musique c'est le spleen de la négritude dans une Amérique raciste et ségrégationniste et qu'il les méprisait pour cela. Il suffit de lire sa bio et les bio sur lui et vous retrouverez ça si 300 pages écrit petit vous font pas peur ;-D.
Le gars était loin d'être un tendre avec les autres musiciens blancs comme noirs, là aussi c'est dans les bio et témoignages.
Et la condition noire était une vraie question pour lui : il a eu à en souffrir tout au long de sa vie.

Après, pensez ce qui vous arrange mais je disais juste ça pour démonter l'image du fils à papa suffisant et arrogant sans états d'âme comme certains se plaisent à la présenter.
Après d'accord, la souffrance suffit pas à avoir du talent (j'ai jamais dit ça et Parker passait 12h par jour sur son sax à ses débuts tour camé qu'il était) mais je pense que les bons musiciens savent exploiter leur fragilité et la sublimer dans la musique.

[stretch]

Oui il dit beaucoup dans sa bio, le bon Miles... comme cette connerie que le jazz est noir (pour couper court...). Après tout, il jouait un instrument des blancs et les premiers qui l'ont enregistré en jazz, étaient blancs. Mais bon, quand on souffre, on perd souvent la direction et la vu, surtout quand tu la vents bien, ta souffrance. Le jazz est un amalgame des cultures, des richesses et des pauvretés. Pas besoin de mystifier et romantiser. Le génie fleurit dans le bon comme dans le mal... on peut prendre son inspiration ici ou de là.
Vive le jazz dans tous ses couleurs et longue vie à tous ceux qui souffrent vraiment, en espérant qu'ils s'en sortent!
stretch

[pichichi]

Alala sacré Jimmy, tout un mystère quand même.
On le connait tellement que finalement on ne sait pas grand chose ...

J'ai retrouvé le ptit docu qui avait été en projection à Paris en 2008 je crois, j'y était allé car après la projection Jimmy devait jouer mais malheuresement il n'était pas venu pour des problème de santé. J'ai raté la seule occasion de le voir =(


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[roland94]

Ben oui, d'accord. Ce qui montre l'importance de la subjectivité dans toute démarche artistique. L'important, c'est le parcours de chacun et certains (pour pas dire beaucoup) ont eu besoin de passer du côté sombre de la ruelle. On a beau dire mais depuis la période qui a suivi Parker, avec tous les héritiers, et parmi lesquels le génial Miles, et qui étaient tous camés jusqu'à la moelle, qu'est-ce qu'on a eu comme période aussi riche et créative en jazz ? Hein ?

On peut toujours faire semblant de s'ébahir devant Ibrahim Maalouf ou ou Asaf Avidan, c'est vrai... Moi, c'est pas mon cas.

Ben, moi je dis les camés, on leur doit le respect comme aux autres. Et je suis personne pour juger M. Jimmy Rosenberg, en faisant des blagues approximatives sur la boulangerie et la farine. On connaît rien de sa vie. Personne n'est à l'abri d'une erreur de parcours et quand t'es dans la merde, t'as pas besoin que des gens t'enfoncent en plus.

Voilà tout mon propos.