par Chronos » 26 Déc 2012 12:49
J’avance une petite hypothèse blabla sans prétention aucune.
Il y a peut-être derrière ça aussi des approches différentes de la musique (qu’on observe aussi chez les plus âgés), en schématisant bien sûr car la réalité ne correspond pas aussi clairement à cette distinction, les jeunes comme Swann qui seraient peut-être plus à aller dans une dimension d’essence manouche festive, un objectif de dialogue bien compris en terrain connu dans le jeu, de sociabilité, de volonté d’échange, de don et de partage, l’importance primordiale du public, du plaisir partagé avec les musiciens et spectateurs qui l’entourent, à un certain moment, en un certain endroit, avec une joie et une magie des regards et des sourires qui ne ressortira pas forcément dans un dixe où certains peuvent parfois être à l’affut d’autre chose, et puis une approche de jeunes comme Antoine à la base plus centrée sur un individu et son rapport particulier à la musique. Chaque approche peut donc avoir suivant le moment et ce qu’attend l’auditeur un aspect positif et négatif.
L’Antoine, pour développer un peu plus puisqu’il est question de lui ici, dans l’attitude et presque physiquement il me fait penser un peu à Bireli jeune (je ne parle pas de « niveau », ce n’est pas mon propos) une impression d’un peu refermé dans une bulle au moment du « jeu », c’est-à-dire avant tout très concentré et attentif à lui-même et son rapport avec la musique et l'instrument, avec une volonté et une exigence très forte au travail derrière, les yeux ne sont en général pas tournés vers l’extérieur au moment où il joue, la main même avec ce poignet très cassé semble comme plonger vers l’intérieur, symboliquement comme à la recherche des tripes de la guitare, pour extraire, puiser voire arracher ce qu’elle peut avoir à dire. Et quand il lève les yeux de cet effort, une fraction de seconde il y a à chaque fois comme un étonnement, presque une interrogation : tiens, vous êtes là ?
L’idéal, réalisé par quelques grands noms qu’on connait tous ici est de pouvoir le plus souvent réaliser une synthèse de ces deux approches, et remonter au jour avec le sourire les pépites durement arrachées au fond de la mine, allez je citerai juste le solaire Stochelo pour faire plaisir à Mario.