On joue tous en copiant Django, Grappelli, on a des instruments spécifiques, un répertoire, des festivals, des production phonographiques... et le jazz manouche n'existe pas ?

Je ne dis pas qu'il faille jouer en concert et sur disques totalement à la Django. Certains le font, moi çà m'ennuie et çà me donne envie d'écouter tout de suite le vrai Django.
Mais tout en étant passés par la copie et l'analyse, certains on su forger un style parfaitement original.
Je passe bien sûr sur les contemporains de Django (Baro, Matelo, Crolla, Joseph, puis Tchan-Tchou...) et je pense par exemple à Angelo Debarre, Bireli, Tchavolo, Serge Krief, Romane... Ils jouent dans ce style mais ont chacun une patte immédiatement reconnaissable.
Pour moi quelqu'un qui joue du "swing manouche" sans connaître "son Django" c'est juste un escroc qui ne fait d'ailleurs pas illusion longtemps.
Cela pourrait être un excellent guitariste, un excellent musicien mais il manquera toujours ce petit quelque chose, cet "esprit", cette poésie (oui j'ose le mot !) qui fait la particularité de la musique de Django et Stéphane. Cà à déjà du vous arriver d'être emporté par une ballade, un swing joué par un guitariste peut-être amateur et de s'emmerder comme pas possible lorsque tel guitariste actuel joue "Coquette"...
Et bien je parle de cela. Et ce n'est pas une question de jouer vite ou lentement, simple ou compliqué... Ecoutez Angelo Debarre qui tartine des notes à foison en blindant à mort... Et bien çà chante quand même, c'est stylé...
Quand Thomas Dutronc, tout jalousé ou vilipendé soit-il, joue de la guitare je sens aussi cet esprit.
Mais quand j'entends des gars jouer les narcisses du manche, en jouant des phrases repiquées d'Adrien, elles-mêmes repiqués de Bireli, elles mêmes repiquées de Benson, Elles-mêmes repiqués de Wes, Django... et que les mecs en question ne savent même pas remonter le fil de ce qu'ils jouent, pas étonnant que çà manque d'âme.
On a envie de leur dire : "vas-donc écouter Django"... Cà suffirait presque pour inspirer une vie de guitariste.
Zboubette oui l'écoute joue un rôle important mais tu vois au départ je pensais que Django jouait sur Nylon à cause du vieux son érodé des enregistrements. Et bien gratouiller une nylon ce n'est pas la même chose que de faire claquer en butée des argentines sur un gros manche. Je veux dire qu'il faut aussi faire passer dans les doigts ce que l'on a en mémoire. Ainsi j'écoute Wes depuis des années, j'adore mais çà ne suffit pas pour que je recrache ses phrases ou concepts, faut surtout pratiquer ! Je concède cependant que l'écoute à haute dose constitue au moins la moitié du boulot
En revanche, tous nos plus grands joueurs (comme 95 % des joueurs du style !) se sont inspirés directement de Django et cela ne les empêche pas de s'exprimer dans d'autres contextes : Angelo en tzigane, Bireli & Serge Krief en Jazz moderne, Tchavolo en boogie-woogie à ses heures perdues (!), Romane en musiques de films, pubs etc...
Voilà j'espère avoir apporté de l'eau au moulin et surtout avoir bien compris la réflexion de Boris...
"[i]Je n'aime pas les animaux préhistoriques partouzeurs de droite... mélanger comme çà sexe et politique.. c'est dégueulasse[/i]"
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