Groucho a écrit:C’est un peu du culturisme adapté à la guitare
C'est une tendance qui a démarré dans les années 80 (Mc Laughlin, Di Meola, Corryel, Satriani, Vai..) et qui a surtout marqué les esprits lors du changement analog / digital. Le numérique a pris le dessus jusque dans la performance d'un instrument.
Il fallait jouer plus vite et surtout plus précisément, comme une machine, au détriment de la musicalité.
Pour le jazz manouche c'est pareil.
C'est un style de musique qui a toujours été enseigné oralement et surtout sans métronome. Il suffit d'écouter les anciens pour se rendre compte de leur swing. Leur jeu sonne "approximatif" par rapport à des performances actuelles qui sont d'une précision phénoménale, mais au détriment d'une certaine musicalité. Et c'est cette approximation qui fait le charme de cette musique.
Le fait que la technologie numérique a remplacé la précédente, le ressenti de la musique a changé aussi et donc le rendu. Comme un effet de mode.
C'est très impressionnant de regarder et d'écouter ce genre de performance et de se dire que l'humain rejoint la machine.
Dans les chorus, c'est surtout la rythmique des notes qui s'est appauvrie. Déballage d'arpèges en double croches pour noyer le poisson, remplir le vide...
Il ne fait aucun doute que Django avait cette flamme qui fait la différence entre un génie et un talentueux.
Le talentueux pourra rejouer les chorus ou impros de Django mais ça sonnera jamais pareil.
Le génie n'essayera jamais de jouer comme un autre.