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Django avant et après les USA

questions existentielles et/ou pointues sur l'harmonie, la main droite, la gauche, partager des plans, etc, etc

Django avant et après les USA

Messagepar DeNergal » 03 Avr 2009 15:37

Yo,

Il paraît que Django a changé de style après son voyage là bas, et je me demandais sur quels morceaux c'était vraiment flagrant, quelqu'un saurait m'aider?

Merci :!:
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Messagepar Akouelle » 03 Avr 2009 15:57

Spatzo ?

On t'a appelé !

:D
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Messagepar DeNergal » 03 Avr 2009 16:00

Akouelle a écrit:Spatzo ?

On t'a appelé !

:D


un peu ouais :lol:
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Messagepar alex42 » 03 Avr 2009 16:09

j e trouve que c est flagrant si tu ecoute un disque avec le hot club.au debut .........et ensuite tu ecoute django electrique.

la diference saute aux oreilles.c est pass sur un morceaux mais sur 10 ans d enregistrement

mais en meme temp faut pas oublier django a enregistrer sur une periode de presque 20 ans.............c est donc normal que son style a subit des changement

on ne poense pas pareil a 20 ans ou a 40 :wink:
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Messagepar Spatzo » 03 Avr 2009 16:54

Depuis son retour des USA Django veut jouer du bebop et il joue du bebop on sent d'abord l'influence dans les compositions :

Il y a la période '47 : la composition bop, un exemple :

"Babik" => http://www.deezer.com/track/1133112

Là je n'ai pas trop le temps de développer le thème mais j'y reviendrai ...

Je conseille vivement à tous ceux qui sont intéressés par l'argument de vous procurer le livre suivant :

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Messagepar Kebab » 03 Avr 2009 17:15

Salut Spatzo,
je n'arrive pas à mettre la main sur ce bouquin (épuisé partout), j'ai même tenté de contacter Pierre Fargeton par des adresses connexes trouvées sur le web, mais rien à faire. Aurais-tu un tuyau là-dessus ?
Je me rappelle également que quelqu'un avait parlé d'une conférence ou d'un article où (de mémoire) l'auteur décrivait le morceau Appel Direct comme le premier morceau modal dans l'histoire du jazz, ou quelque chose comme ça. Sais-tu si c'est aussi Fargeton et où l'on peut trouver l'article/conf ?
Merci
Dernière édition par Kebab le 03 Avr 2009 17:19, édité 1 fois au total.
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Messagepar DeNergal » 03 Avr 2009 17:17

merci, j attends avec impatience :D :!: :!:
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Messagepar Spatzo » 03 Avr 2009 23:18

Kebab il y en a là apparemment :

http://www.cpederf-books.com/default.aspx?ViewKey=VueWebKey_Article_Popup&IDArticle=DILICOM:9782913898165

Le bouquin est super bien fait mais Fargeton n'ayant pas fait le choix de synthétiser la pensée de Django il n'est pas simple. Il faut s'accrocher si l'on a pas l'habitude, ça défrise nettement.

Disons avec Pierre Michelot qui disait de Django : "sans théoriser, il avait entendu les novations harmoniques de Parker et Gillespie. [...] Accords de passage, quintes diminuées, il s'en est fait un cache-nez" (Sportis Félix Interview Michelot - Oeuvres Complètes).

En très gros Fargeton, après avoir brièvement rappelé d'où vient Django, étudie Django de 1947 à 1953 et en déduit qu'entre 1947 et 1950 Django démontre des velléités de changement vers le bop en particulier sur la composition (Babik, Festival 48, Micro, Moppin' The Bride, DIminuishing) puis il examine la période du sextet de Django à Saint-Germain des Prés en mettant en relief le changement radical d'atmosphère et l'effervescence de la formation, les acquisitions bop et leur manifestation. Il isole le dernier disque de Django en 1953 "Django et ses Rhythmes" en pointant sur la maitrise et la maturité de Django, enfin il consacre un dernier chapitre à l'étude transversale de l'entière période 47-53 pour en dégager les traits principaux de la continuité stylistique et conceptuelle de Django.

Personnellement je pense que Django est allé plus loin que le bop en 1953 mais déjà en '47 je le trouve hyper moderne. Il m'arrive quelquefois de l'écouter dans son premier solo officiel celui du fameux film "Clair de Lune" et ensuite de l'écouter jouer "Déccaphonie, en 20 ans une telle évolution est saisissante un sacré parcours...

:shock:
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Messagepar Mitch » 04 Avr 2009 00:18

Hello, je prend le train en marche

Je suis bien d'accord avec Spatzo, Django est sûrement un des seuls a avoir accompli une telle évolution durant sa carrière.

J'ai rencontré Roger Guérin avec des amis et il nous avait dit exactement la même chose que ce que dit Michelot, Django a intégré assez rapidement ces éléments typiques pour passer à autre chose et continuer à faire son style.
Bon c'est pas Salt Peanuts non plus mais il pouvait continuer à être à l'avant-garde et être dans le coup.
Il paraît que lorsque il est passé au Hot Club et qu'il a entendu "Koko" il a lâché un truc du style "comment il joue Cherokee le gars..." Koko c'est quand même balèze au premier abord :lol:

Les "Babik", "Danse Nuptiale", "Micro", cités par Spatzo sont vraiment représentatifs et on pourrait aussi ajouter des pièces comme" Webster", "Swing 48", ou "flèche d'or"...
Pour "Diminushing" je le trouve personnellement plus "Reinhardtien", vraiment comme une rêverie étrange dont il avait le secret.

en fait dès le how "high the moon" de 1947 on sent un truc, des accents be-bop, vous ne trouvez pas ?

Concernant "Appel Direct" je croi sque c'ets Laurent Cugny qui a écrit çà je me trompe ?

Pour commander le livre de Fargeton il faut s'adresser directement à l'éditeur, pour info ils ont également des livres sur Roger Guérin, Bill Coleman...

A+,
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Messagepar Spatzo » 04 Avr 2009 08:21

Oui tu as raison c'est Laurent Cugny, professeur d'Histoire du Jazz à la “Sorbonne”, arrangeur et directeur, entre autre, de l'Orchestre National de Jazz qui a mis en évidence le fait que "Appel Indirect" (ou Appel Direct car il a eu les deux noms) était bien le premier morceau modal de l'histoire du Jazz.

Flèche d'Or est aussi un morceau modal aux accents bebop fortement marqués.

Attention les compos de Django ne sont pas moins intéressantes que le Salt Peanuts de Dizzy Gillespie ou autres morceaux bop de l'époque. "Babik" par exemple a le même type d'approche sauf que le saut d'octave de Salt Peanuts (Cacahuètes salées) est remplaçé par un saut à la quinte, je ne vois pas en quoi le morceau de Dizzy serait mieux.

Django était bel et bien à l'avant-garde en tout et pour tout mais grande partie du monde de la critique du Jazz de l'époque ne l'a tout simplement pas écouté ni compris. Le premier de ceux-là est Boris Vian qui dans "Combat" et dans "Jazz Hot" ne relève jamais la modernité de Django. Chez Django comme le dit Fargeton, le bop est un ingrédient du discours Reinhardtien mais ce n'est pas le seul.
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Messagepar lukas » 04 Avr 2009 09:57

pour ceux qui se trouve sur Avignon vous pouvez encor aller écouter Roger Guérin

il et programme plusieurs fois part ans, au belgo petit restau sympas.........................
il y seras ce soir :wink: ......................il y a aussi quelque vidéo de lui .......Quel PLAISIR

www.myspace.com/belgocargo
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Messagepar Nath » 04 Avr 2009 10:20

Dans "Blues for Ike",Django met aussi pas mal d'accents bebop,mais il reste quand même en retrait du bebop (c'est pas du Jim Hall ou du Jimmy Raney,ca reste quand même du Django...et tant mieux :wink: )
http://www.deezer.com/track/meeting-instrumental-T2125783#music/result/all/django%20reinhardt%20%20blues%20for%20ike
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Messagepar Spatzo » 04 Avr 2009 14:18

Il faudrait questionner Guérin (après avoir dit beaucoup de bien sur sa propre carrière - on ne sait jamais où l'ego se trouve) sur Django : comment répétaient-ils ou préparaient-ils les morceaux, la jam du Rex avec les partoches achetées au vol, l'ambiance du club Saint-Germain pendant les 7 mois où Django y a joué, y avait-il du monde ? que disait le public ? qui parmi les musiciens connus est venu les écouter ou bien faire le boeuf avec eux ? étaient-ils bien payés ? ... il doit en savoir bien des choses le Roger sur Django ...
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Messagepar lukas » 04 Avr 2009 16:35

Je promet rien mais je peut parler au patron du restau et au pianiste qui joue avec lui, je le croise quelque fois.
Donc leur dire que sur manoucheries les internautes aimerais en savoir plus sur la vie du jazz de ses musiciens
et surtout Django ……

Pause les questions part écris et je fais passer

Ca pourrait faire un spot sympas sur le forum....
lukas
 

Messagepar Mitch » 04 Avr 2009 17:28

Pour Appel indirect et l'approche "modale" je l'avais déjà souligné dans mon texte de la compile Retrospective 34/53 en 2003.

Et en fait maintenant que j'y repense Cugny parlait de "Flèche d'or"

Philippe Baudouin avait lui relevé le pont de "Douce ambiance" comme étant la première approche modale, car ce que joue Django sur le Ab et le Am semble en relever. Bon moi je suis pas un as en harmonie...

Quand je parlais de Salt Peanuts je pensais à l'ensemble, la complexité de la compo et des mises en place du thème. C'est quand même un truc d'extra-terrestre psychopathe !
D'ailleurs Spatzo comme tu le dis Django y fait nettement référence dans Babik

Roger Guérin nous a parlé de cette époque, nous l'avions questionné dans le cadre de notre projet de docu avec Antonietto et Max Robin était là aussi. Malheureusement les images sont bloquées à ce jour... Et puis cela remonte donc ses souvenirs sont parfois flous

En tout cas oui, ils répétaient et Django était pour le groupe "un bon patron". Il était à l'heure et les gens venaient les écouter. Je n'ai pas le détail pour le public ni pour le cachet (Django ne jouait pas pour l'argent). Guérin et Fol faisaient les petits arrangements du genre "Crazy Rhythm" ou "Keep Cool". Ils les trouvaient en jouant et Django "validait".
Django dormait à l'hôtel Cristal, dans un petit salon d'accueil transformé en chambre qui donnait sur la rue.
Je ne sais plus si cela vient de Roger Guérin mais Django avait dit avoir trouvé en Hubert Fol une complicité musicale du même niveau que celle avec Grappelli.

Il y a longtemps Guérin m'avait que Django s'était acheté un ou plusieurs disques de musique Indienne et que parfois en s'accordant il en profitait pour jouer des trucs barrés. Je croi squ'il s'accordait de façon particulière pour jouer Yesterdays.
Quand j'ai reparlé de çà à Guérin il y a un an ou deux il ne s'en rappelait malheureusement plus...

Voilà, j'ajoute que Jean-Claude Forenbach et Fats Sadi Lallemand viennent de nous quitter, ils auraient eu des choses très intéressantes à raconter sur Django et cette période... :(
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Messagepar Nath » 05 Avr 2009 08:31

En hommage a Jean-Claude Forenbach qui devait sûrement être un admirateur de Charlie Parker:http://www.youtube.com/watch?v=Md_IXUMiOn0
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Messagepar DeNergal » 05 Avr 2009 19:22

Merci! :!: :!:
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Messagepar cosemy » 05 Avr 2009 22:53

:D Rien que pour ce que vous avez ecrit, Manoucheries à sa vrai raison d'être; parler de Django. Merci les poteaux pour vos connaissances du sujet et de les partager. 8)
La musique est un cri qui vient de l'intérieur, qui fait rire les enfants mais pas les dictateurs.( Dixit: Bernard Lavilliers)
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Messagepar Kebab » 06 Avr 2009 17:13

merci Mitch et Spatzo !
je vais essayer ton site Spatzo, mais j'ai peur qu'il soit comme les autres sites (affiché "dispo" mais non en fait). Reste la solution de l'éditeur sinon.
Merci aussi pour le nom de Laurent Cugny.
Intéressant aussi le pont de Douce ambiance, je regarderai ce que joue Django, mais peut-on vraiment parler de "modal" pour quatre mesures un peu out dans un morceau bien tonal ?
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Messagepar Spatzo » 06 Avr 2009 20:38

Le nom de Cugny m'avait été indiqué par Alain Antonietto et il parlait sans aucun doute du premier morceau modal de l'histoire du jazz et il s'agissait d'Appel Indirect ce qui est saisissant parce qu'il s'agit d'un morceau enregistré pour la première fois le 14 juin 1938.

C'est dommage qu'il y ait une version inédite de cet Appel Indirect car ce jour là chez Decca le Quintette avait tout enregistré deux fois (deux prises systématiquesavaient été demandées) et seule la meilleure a été conservée. La "pire", à mon avis, ne devait pas non plus piquer des hannetons ...

http://papabecker.com/audio/Django%20Reinhardt%20-%20Appel%20Indirect.mp3

En Mars 1940 il y a une autre version avec les frêres Salvador aux grattes et il y a aussi le pianiste Charlie Lewis qui nage complètement dans l'impro ne sachant justement pas quoi jouer sur ces C majeurs qui n'arrêtent pas un moment. On sent qu'il s'accroche au changement en Db majeur pour apporter un peu de variété dans son jeu. C'est enregistré au fameux Jimmy's Bar.

Flêche d'Or quant à lui a été enregistré en janvier 1952 mais Django a quand même de l'avance puisque le premier morceau officiel du Jazz Modal est le "So What" (AABA de 32 mesures en Dm/Ebm) enregistré en 1959 par Miles Davis dans l'album "Kind of Blue"
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