La Mogar de Django

En 1750 le luthier Antonio Monzino s'installa Contrada della Dogana N° 4037 à Milano en Italie pour fabriquer des violons et des guitares. En 1929 Antonio Carlo VI l'un de ses descendants ira se former à Mirecourt en France puis à Markneukirchen en Allemagne et reviendra enfin en Italie continuer le business familial qui n'a d'ailleurs pas cessé depuis 1750. Il ouvrira un magasin de vente au public à Milan, magasin qui sera tenu par sa tante Rosa Garlandini, via Larga, au numéro 20.
En 1950 Django a joué et enregistré sur une Mogar (Monzino & Garlandini) qui lui avait été prétée par le chanteur Romain Nino Fruscella qui passait alors à Rome dans le même club que Django à l'Open Gate.
Voilà l'histoire de cette rencontre en quelques mots racontée par Nino Fruscella :
"En 1950 je jouais de la guitare dans la revue "Tevere Blu" dans la salle de théatre de l'Open Gate, un local fréquenté par la haute bourgeoisie de la capitale. Ce théatre est fermé depuis bien longtemps. La formation était composée de Pepito Pignatelli à la batterie, Giancarlo Festa au piano et moi-même à la guitare.Une deuxième entrée du local était située dans une petite rue latérale et portait au Night Club. Là l'ambiance était assurée par de petits groupes qui accompagnaient les soirées pendant qu'à table les gens mangeaient et buvaient. Et c'est dans ce night club que Django Reinhardt joua pendant une vingtaine de jours avec le Quintette du Hot Club de France et c'est à cette occasion que je fis sa connaissance.
Le soir, après le théatre, j'allais l'écouter joueravec d'autres musiciens romains. Je me souviens que je fus impressionné par sa rapidité et par l'élégance des phrasés qu'il exécutait avec les deux seuls doigts valides de sa main gauche. J'avais su qu'il habitait non pas à l'hotel mais dans une roulotte hors de la ville. Un jour il cassa sa Selmer et sachant qu'à cette époque à Rome il n'était pas facile de trouver une guitare je lui offris ma Mogar pour qu'il puisse finir son engagement. Reinhardt garda la guitare une vingtaine de jours.
Je me souviens qu'un jour il ramassa par terre un objet pointu, un clou peut-être et il commença à griffer ou plutôt à graver son nom sur la table harmonique de la Mogar juste au dessous de la signature et caricature de mon ami Renato Rascel. En fait la guitare était déjà pleine de ces graffiti et c'est sans doute cela qui poussa Reinhardt à laisser un souvenir en signe de gratitude pour le prêt."
En 1950 Django a joué et enregistré sur une Mogar (Monzino & Garlandini) qui lui avait été prétée par le chanteur Romain Nino Fruscella qui passait alors à Rome dans le même club que Django à l'Open Gate.
Voilà l'histoire de cette rencontre en quelques mots racontée par Nino Fruscella :
"En 1950 je jouais de la guitare dans la revue "Tevere Blu" dans la salle de théatre de l'Open Gate, un local fréquenté par la haute bourgeoisie de la capitale. Ce théatre est fermé depuis bien longtemps. La formation était composée de Pepito Pignatelli à la batterie, Giancarlo Festa au piano et moi-même à la guitare.Une deuxième entrée du local était située dans une petite rue latérale et portait au Night Club. Là l'ambiance était assurée par de petits groupes qui accompagnaient les soirées pendant qu'à table les gens mangeaient et buvaient. Et c'est dans ce night club que Django Reinhardt joua pendant une vingtaine de jours avec le Quintette du Hot Club de France et c'est à cette occasion que je fis sa connaissance.
Le soir, après le théatre, j'allais l'écouter joueravec d'autres musiciens romains. Je me souviens que je fus impressionné par sa rapidité et par l'élégance des phrasés qu'il exécutait avec les deux seuls doigts valides de sa main gauche. J'avais su qu'il habitait non pas à l'hotel mais dans une roulotte hors de la ville. Un jour il cassa sa Selmer et sachant qu'à cette époque à Rome il n'était pas facile de trouver une guitare je lui offris ma Mogar pour qu'il puisse finir son engagement. Reinhardt garda la guitare une vingtaine de jours.
Je me souviens qu'un jour il ramassa par terre un objet pointu, un clou peut-être et il commença à griffer ou plutôt à graver son nom sur la table harmonique de la Mogar juste au dessous de la signature et caricature de mon ami Renato Rascel. En fait la guitare était déjà pleine de ces graffiti et c'est sans doute cela qui poussa Reinhardt à laisser un souvenir en signe de gratitude pour le prêt."