Paps a écrit:Post tres intéressant. Merci pour toutes vos infos sur les deuxiemes guitaristes qui a part Joel Favreau ne sont pas du tout connus.
Le premier "deuxième guitariste" de Brassens a été
Victor Apicella, qui jouait dans l'orchestre de Léo Clarens quand il a débuté chez Patachou, tout comme Pierre Nicolas (qui lui, comme on sait, restera son unique contrebassiste durant toute sa carrière.)
On entend sa guitare du 25cm n°1 de 1952 ("La Mauvaise réputation") au n°7 de 1960 ("L'Orage") (y compris les titres réenregistrés en 1959 pour le disque "Qui êtes-vous Georges Brassens?", notamment "Comme hier" et "la Marine", repris sur le disque d'Hommage à Paul Fort en 1961 de préférence aux versions originales de 1953.)
Durant cette même période, quand Victor Apicella n'était pas libre, Brassens a enregistré avec d'autres guitaristes:
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Lucien Bellevallée sur "La cane de Jeanne" et "Il n'y a pas d'amour heureux" (25 cm n°2 de 1953)
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Antoine Schessa sur la moitié des titres du 25cm n°3 de 1954 (L'Auvergnat, Les sabots d'Hélène, Une jolie fleur, Je suis un voyou et Putain de toi) ; et la totalité des titres du 25cm n°5 de 1957 ("Au bois de mon coeur.") (Apicella ayant enregistré tous les titres du 25cm n°4 de 1956, "Je me suis fait tout petit.")
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Jean Bonal sur tout le 25cm n°6 de 1958 ("Le Pornographe".)
Il n'y a pas de second guitariste sur le 25cm n°8 de 1961 ("Le Temps ne fait rien à l'affaire"), où l'intro de "Dans l'eau de la claire fontaine" pourrait bien avoir été jouée par Brassens lui-même en "re-recording", technique qu'il pratiquait même à domicile dans son "home studio", ainsi qu'en témoignent les enregistrements effectués chez lui du "Drapeau noir flotte sur la marmite" en 1970 et d'"Altesse" vers 1976.
Victor Apicella s'étant tourné vers d'autres aventures musicales (groupe "Guitars unlimited") avant de mourir, le guitariste attitré de Brassens devient
Barthélémy Rosso (qui a également accompagné Brel et surtout Ferré).
On l'entend enregistré en direct sur le dernier album 25cm, le n°9 ("Les trompettes de la renommée") et le 1er album 30cm (devenu n°VIII par la réédition des 9 albums 25cm en 7 albums 30cm), "Les Copains d'abord."
En 1966, à cause d'une grève des studios, Philips publie pendant les concerts de Brassens au TNP une bande de travail enregistrée chez lui avec le seul Pierre Nicolas à la contrebasse, qui restera l'album IX définitif (Brassens a souvent parlé à Favreau de refaire cet album avec lui à la seconde guitare, mais Favreau ne concrétisera partiellement ce projet que 30 ans après, à l'occasion de l'intégrale 2011, en ajoutant des chorus à la bande originale.)
En 1969, Brassens ayant apprécié d'enregistrer chez lui plutôt qu'entrer en studio, une unité mobile est dépêchée dans sa maison de Crêpières (Yvelines), où il enregistre de nouveau seul avec Pierre Nicolas. Les parties de seconde guitare sont ajoutées ensuite en studio par "Mimi" Rosso, en deux temps : la maison Philips s'étant aperçu que le "discours" de la 2de guitare était un peu trop envahissant
après la sortie du 1er pressage, lui fit refaire tous les titres (à l'exception de "Sale petit bonhomme" et "Les oiseaux de passage") (rien ne distingue les deux pressages vinyl à part l'écoute, et les fabuleux chorus originaux, véritables "hold-up" du genre auquel pouvait se livrer Django sur les chansons qu'il accompagna à ses débuts, sont inédits en CD.) Il s'agit de l'album 30cm n°X sorti en 1970, "Misogynie à part."
Entretemps, dès 1967, Brassens avait prévenu la chanteuse Colette Chevrot, qui intervenait en première partie de spectacle lors de ses concerts à Bobino, qu'il allait lui "piquer [son] guitariste", un certain
Joël Favreau.
C'est bien lui qu'il appellera après le décès de Rosso en 1971; et que l'on entend sur les deux derniers 30cm originaux : le n°XI ("Fernande") en 1972 ; et le n°12 ("Trompe-la-mort") en 1976.
C'est effectivement le plus connu, non seulement parce que le dernier en date et le seul survivant, mais parce que contrairement aux autres il jouait avec Nicolas sur les plateaux de télé: Favreau étant lui-même auteur-compositeur-interprète, Brassens lui avait dit : "Il faut que les gens s'habituent à voir ta gueule."