Je me suis dit que celà intéresserait certains d'entre vous, pas du guitares manouches, juste mon petit reportage sur la fabrication des instruments en inde, a Miraj, dans la Maharashtra.
C'est mon 'projet' lutherie des 4 derniers mois en fait. La réalisation d'un vieux, très vieux rêve, tout comme mon voyage ici.
Miraj est LA ville des fabricants de Tempura et de sitar contrairement a la réputation de ville comme New delhi, ou il devient très difficile voire impossible de trouver une sitar de qualité, les grand noms comme Riki Ram, ne fabricant plus depuis longtemp, et étant devenus essentiellement revendeurs des productions des nombreux ateliers de la région, avec des qualités plus qu'inégales.
Miraj est le plus ancien bastion des fabricants de sitar et tampura pour une raison simple c'est la région ou poussent les meilleures calebasses qui servent a la fabrication des instruments, le climat se prêtant particulièrement bien a ce type de culture.
Je suis accueilli par Naheem, le dernier d'une famille de fabricants depuis six générations, l'accueil est formidable et chaleureux, ils sont enchantés et curieux qu'un européens s'intéresse a la fabrication de leurs instruments.
Ici, pas de machines, tout se fait a la main, héritage ancestral, ou le coup de main et le savoir faire dominent.
une mini tempura avec la caisse en coquille d'oeuf d'autruche
Tout commence donc par ces fameuses calebasses, les Lagenaria.
elle sont mises a sécher entre 3 et 4 mois, d'un poid moyen de 25 a 35 kg elles passent a 250 gr fois sêches, les 45 degrés depuis un mois me confirment qu'effectivement ca doit bien, très bien sêcher.
Le bois principalement utilisé est le Tun, une essence de la famille de l'acajou, mais plus tendre.
une fois sêches elles sont coupées au trois quart, et la tête est enlevée.
Elles sont ensuites réhumidifiées afin de pouvoir ajuster le morceau qui recevra le manche.
Le manche est dégrossi, et creusé.
la touche creusée également est collée, pas de serres joints, tout a la ficelle.
la tables et le manche sont collés puis décorés
petit interlude, les bois utilisés ne sont pas auquartier, l'hygrométrie locale est constante et dond les bois subissent moins les déformations, le seul critere de sélection est la longueur et rectitude des lignages sur le manche.
Vient ensuite la sculpture des feuillages éventuels, celle ci est confiée a un spécialiste, avec un coup de main assez extraordinaire, il passe a peu près 10 mn par feuilles.
le tout est ensuite poncé et vernis au tampon quand le bois est de bonne qualité visuelle ou bien peint.
Vient ensuite l'étape de la fabrication du chevalet, le jawari, cette piece primordiale au son de la sitar ou de la tampura est faite par des luthiers uniquement dédiés a cette tache complexe, on peut plus ou moins ouvrir le chevalet avec plus ou moins de fréquences.
celui ci est constitué de tun et de corne de chevreuil, d'os de chameau, ou bien plus récent, en bois de tamarinier.
Miraj est une petite ville bien sympathique, plusieurs dizaines de familles pratiquent la lutherie depuis 6 générations, un des luthiers, m'a montré des documents de son grand père, un prix international de mérite pour la fabrication des tampura, et une liste de prix, à l'époque une sitar coutait 93 roupies, soit 2 euros, actuellement un bon instrument coute dans les 12000 roupies, a peu près 200 euros. Je serai bien resté un peu plus longtemps. Je remercie de tout mon coeur les gens charmants que j'ai rencontré sur place