par JeePee_48 » 20 Nov 2014 20:14
Je pense que ce genre de raisonnement n'a qu'un intérêt intellectuel: une gymnastique de l'esprit qui jongle avec les relations modales. C'est amusant... On aime bien ce genre de jeu.
Mais, je pense qu'il faut considérer ces gammes bebop,à la limite, comme une solution de facilité: sur un accord de Eb, je joue la gamme bebop de Eb, sur un B7 une gamme bebop dominante de B... On va rarement chercher plus loin, et je continue à croire que ces gammes ont un (relativement) faible intérêt car elles manquent d'ambiguïté: la huitième note est introduite pour des raisons de métrique. C'est leur intérêt "mélodique". Mais c'est, à mon avis, un peu limité et très américain... D'autant plus que j'ai, de plus en plus, du mal à imaginer les guitaristes manouches occupes à travailler les gammes comme les autres musiciens de jazz. Je les vois beaucoup mieux attachés à chercher des relations d'une série de notes autour d'un doigté d'accords, en se fichant éperdument du nom que ca porte et, encore plus, d'une théorisation quelconque, et d'aboutir à un résultat que les théoriciens nommeront, développeront et tenteront de conceptualiser dans une approche totalement étrangère au mode réel de création.
Pour illustrer mon propos, dire que, sur un D7, on improvise sur une gamme de Gmin harmo, c'est, sans aucun doute, parfaitement vrai sur un plan théorique, mais ça ne veut, sans doute, rien dire pour un guitariste manouche pour qui, sur cet accord de D7 ( Dieu sait comment il le nomme ), ça sonne bien si on démarre la phrase improvisée une frette au dessus d'une des notes de l'accord et qu'on joue les notes de l'accord précedees (presque chaque fois) de la note une case plus haut... Ce qui, d'un point de vue conceptuel est fondamentalement différent.
Ce qui fait mon style, c'est que je ne suis pas capable de jouer comme les autres... (Th. Monck)