Je ne perçois pas non plus de réelle parenté particulière entre ces deux splendides morceaux.
Pour ce qui est des "correspondances" entre Django et Miles, il y a la participation de Miles à la version du
"Django" de John Lewis par Michel Legrand dont Miles disait que c'était un des plus beaux morceaux jamais composés,
et puis le témoignage - de première main mais succinct- de Juliette Gréco:
"Je l'ai vu tellement de fois en concert avec Boris Vian, au Club Saint-Germain ! Pendant les trois dernières années de sa vie, de 1950 à 1953, il y jouait régulièrement. Django était un dieu pour les musiciens. Miles Davis, Dizzy Gillespie, Sacha Distel et tous les boppers français l'admiraient. Il était l'idole absolue de Saint-Germain-des-Prés : Cocteau l'adorait, Prévert a écrit sur lui... Sartre et Beauvoir venaient l'écouter. Il était mystérieux : on ne savait jamais s'il allait se montrer. Parfois, quand il pleuvait, pour ne pas salir ses chaussures, il franchissait l'entrée porté par son frère Joseph ! Mais il n'y avait pas la moindre vanité chez lui. C'était un excentrique avec une présence extraordinaire. Il devenait tellement beau et séduisant quand il jouait. Dans sa musique, on entendait le jazz, la java des bals musette et tant d'autres musiques. Et ses improvisations ! Il créait sans cesse sur scène : pour un homme comme lui, la rencontre avec le public ne pouvait être qu'un imprévu, un accident. La spécialité de Django, c'était de faire crier la corde en la tirant. Ses sons étaient un plaisir pour l'esprit et le corps. J'avais 23 ans et je rêvais d'être sa guitare. Je n'ai jamais eu le courage d'aller lui parler. J'en rêvais pourtant. Mais il avait l'air tellement plongé dans sa musique. On surnommait Django "l'Etranger" parce qu'il restait formidablement silencieux : "Il parle chaque fois qu'il perd un oeil", disait-on de lui."
Et puis Miles était aussi guitariste à ses heures, et on sait qu'il a vu Django jouer, alors ...