Hum, sans trop chercher on trouve ça :
https://journals.openedition.org/volume/578ou encore ça mais pas sur les jazzeux :
https://www.cairn.info/revue-actes-de-l ... ge-106.htmhttps://journals.openedition.org/sociologie/2645Menger a aussi écrit sur le travail artistique mais à ma connaissance, il n'y a pas d'étude sèche sur les profils socio-démographiques des musiciens de jazz. Ce serait à faire. Le problème c'est de définir ce qu'est un musicien : celui qui vit de la scène ? Celui qui est intermittent ? celui qui fait de la scène et enseigne la musique tout en étant intermittent ? Celui qui enseigne et fait de la scène sans être intermittent ? etc. - c'est sûrement en examinant ces distinctions là qu'on pourrait mettre en évidence des origines sociales différentes.
Ce genre d'étude avait été fait pour les artistes visuels dans les années 80. Les artistes étaient classés selon leur visibilité (expos, articles, etc.). Les plus "visibles "étaient aussi ceux qui gagnaient leur vie grâce à leurs oeuvres. Ceux-là sortaient tous (pas de femmes) des écoles d'art et avaient comme caractéristiques d'être originaires de milieux aisés. Comme pour les autres professions ou l'accès aux grandes écoles, on trouvait bien sûr des enfants de "prolos" (ouvriers, employés, petits fonctionnaires) parmi les artistes visibles. Mais comme le faisaient Bourdieu et Passeron, il ne faut pas compter les élus, les célèbres, les visibles mais uniquement les survivants de la classe sociale parce que la mortalité scolaire est infiniment plus élevée chez les enfants de prolos que chez les autres. Pour illustrer ça (mes chiffres sont faux, c'est encore pire dans la réalité) on peut dire que pour qu'un fils d'ouvrier réussisse, 10 000 ratent (l'école, le concours, etc.) alors que pour qu'un fils d'ingénieur réussisse, seuls 100 ratent... ceux qui survivent sont alors de redoutables tueurs.
... ça demande plein de nuances et de développements ce genre d'analyse... mais on voit bien sur le forum que les petits surdoués qui réussissent passent ou sont passés par les écoles. Les Django et Matelot sont morts et les surdoués hors réseau ont disparu... ça c'est bien académisé tout ça. Les autres, soit jouent dans les fêtes religieuses lorsqu'ils sont manouches, soit, les amateurs pas manouches, les vieux aussi, finissent par jouer correctement ou même très bien après 30 ans d'efforts et seront toujours plus ou moins à la traine des jeunes diplômés qui raflent les meilleures places. Ils deviennent ainsi un public d'experts... mais bon.
Aller, bises
Pascal