Guitare Jazz Manouche

Y a un leger air mais je pense que la forme du visage est differente, plus rondouillarde que celle de Carosone. Moi je trouve que c est un mix entre Rene Goscinny (pour la forme de tete) et Renato Carosone (pour l expression)

Sur la photo c'est n'est pas Nat King Cole mais Earl Hines le pianiste et l'autre, à côté de Mezz, c'est Jacques Bureau du Hot Club de France

Il y a une photo recente de Jacques Bureau lors de la soutenance de these de G. Regnier intitulee Jazz et societe sous l occupation. Il en a d ailleurs fait un tres bon livre qui change plein d idees recues qui ont ete propagees meme dans certaines publications specialisees.

https://gerardregnier.wordpress.com/publications/these/ Descendez en bas de la page pour voir la biographie de Jacques Bureau

Ah bah mince, j'ai toujours cru que c'était Nat Cole...

Mais c'est bien lui, là, non? (avec les lunettes)

plus jeune, plus élancé, des lunettes pas de soleil, c'est bien Nat Cole cette fois-ci.

un article sur une "battle" Hines / Cole

Oui c'est Nat King Cole au Café Society, j'aime bien ces photos parce que tous les jazzmen américains viennent saluer Django comme l'un des leurs. J'aime bien aussi Roberta Lee qui bossait au Café Society à la même époque que Django et qui semble avoir une conversation intéressante. Le seul que je bannirais volontiers d'un coup de photoshop c'est ce faux-jeton de Leonard Feather qui a toujours critiqué (en bon "critique de Jazz" qui ne sait rien faire d'autre) Django et qui néanmoins s'agglutine très volontiers.

Je suis relativement moins fan des photos de Nice où ne sont convoqués que les musiciens que Panassié admirait (sauf le très "commercial" Aimé Barelli qui fût imposé par le Maire de Nice). Le Festival de Nice 1948 c'est surtout Armstrong, Teagarden, Bechet, Mezzrow, Claude Luther, etc... et ce "Vrai Jazz" (selon Panassié qui considérait que le Bebop n'était pas du Jazz) c'est intéressant certes mais nettement à contre-courant de ce que le Jazz proposait à cette époque avec la révolution du Bebop. Django y alla pour encaisser plus qu'autre chose (à juste titre) mais cela le classa peut-être définitivement dans les représentants du Jazz Classique car personne à l'époque n'avait compris la modernité de la musique de Django dans la période 47/53 (Vian n'avait pas compris et Panassié, Dieu merci, lui non plus).

Cela pose indirectement la question de la non présence de Django au Festival de Paris en 1949 (bien qu'il soit à l'affiche), Festival où l'on retrouve de grands boppers (Charlie Parker, Miles Davis, Don Byas, Max Roach, etc...) qui fût longtemps considéré comme la réponse des "raisins secs" aux "figues moisies" de Nice mais où d'autres jazzmen classiques participent quand même (Bechet, Luther, Russell Moore, Hot Lips Page, etc...). On y retrouve même notre Aimé Barelli qui savait apparemment bien jouer des coudes quand il le fallait.

Un site documente parfaitement ce Festival de 1949 http://bird.parkerslegacy.com/birdinparis/birdinfrance.html
Quel dommage que Django n'y soit pas allé... Django et Charlie ensemble aurait été une belle cerise sur le gateau...

Voilà la première affiche sur laquelle Django figure :

I think it shows just how much Django had fallen out of favour.

Juste pour nuancer tes critiques a l egard d Aime Barelli (dont je n apprecie pas vraiment la musique non plus), c est lui qui a priori a permis de faire venir Django et Stephane au festival de Nice.
Il trouvait aberrant que pour un festival organise en France aucun orchestre professionel francais ne soit convie. Le maire de Nice, qu il connaissait, lui propose de venir jouer avec son orchestre. Mais Barelli, honnete, trouve qu il serait plus pertinent d avoir un orchestre all stars francais pour representer toute la scene jazz francaise (Dieval, Ekyan, Combelle, Rostaing, Django etc.) Le maire de Nice lui donne carte blanche, il reussit a convaincre tout le monde (et meme la direction de l ABC ou Django et Stephane sont deja engages) d avoir cette formation speciale.
Les solistes sont d accord pour ce All stars et ca tombe bien car un orchestre americain vient de se decommander.
Mais Panassie travaille dans le dos du maire, contacte Grappelli et offre de n engager que lui et le Quintette...

On sait aussi que le Quintette sera paye tres genereusement alors que l orchestre de Claude Luter ne sera rien paye (pas meme le defraiement de l hotel....).
Les critiques du concert du Quintette etaient en plus negatives.

Tout ca fait qu apres le festival, Django ne sera pas sans doute tres bien vu des autres musiciens francais et peut aussi expliquer le passage a vide qui suivra.

C'est vrai qu'on a pas mal discuté cette histoire dans un autre post mais je crois me souvenir que Barelli dans ses mémoires disait qu'il avait proposé à tous les musiciens français invités de faire front pour que Django soit invité (alors que Grappelli avait refusé car ils avaient un engagement à ces dates). Puis Grappelli qui n'était sans doute d'ailleurs pas au courant aurait accepté sans rien dire à Barelli et aux autres...

On ne saura jamais ce qu'il en fût... Pour Claude Luter dommage mais en tous cas ça lui a fait une sacré pub ces concerts-là

Les critiques sur la prestation de Django et Stéphane proviennent de Vian avec l'histoire du Quintette qui tourne la manivelle pour la 36ième fois...bon, soit mais il aurait mieux fait d'enregistrer...

Groucho a écrit:Les critiques sur la prestation de Django et Stéphane proviennent de Vian avec l'histoire du Quintette qui tourne la manivelle pour la 36ième fois...

Et

Groucho a écrit:Il y a plus d'idées et d'inspiration ici en 1 minute 40 que dans les 20 dernières années de Jazz Manouche...

Comme quoi, les périodes changent mais pas les critiques.

Touché !

Disons que c'est plus un avis personnel qu'une critique minutieusement détaillée mais celle-ci n'étant adressée à personne en particulier elle n'en reste pas moins constructive

Groucho a écrit: Disons que c'est plus un avis personnel qu'une critique minutieusement détaillée mais celle-ci n'étant adressée à personne en particulier elle n'en reste pas moins constructive

Boris t'aurait apprécié, j'en suis sûr.

Bon je ne résiste pas à vous mettre la version de Maurice et Joseph car elle est très proche, à mon humble avis, comme idée de celle de Getz, Dizzy et Stitt. Eux aussi jouent vraiment très délicatement le thème en le respectant pleinement sans le biscotter violemment comme on l'entend faire si souvent de nos jours avant de mettre un bon coup de bourre.

Ce morceau avait pour but de réveiller la salle et de faire passer commande aux gus qui s'endormaient et éventuellement de faire accrocher avec une pince à linge quelques billets de 50 francs au fil tendu au dessus de la tête de Joseph (d'où l'immancable et inoubliable Pouet, Pouet !).

A noter au passage la panoplie d'effets en tous genres parfaitement maîtrisés par Maurice au Stimer, il tire la note perlée à l’extrême comme il se doit, il l'étrangle pour en tirer tous le jus. Et son impro ? c'est son impro à lui ! J'aime beaucoup ses petites phrases qui complètent le discours l'étoffent et le commentent, j'aime aussi beaucoup ses impros en accords.


Lien vers la vidéo

J adore Maurice et Joseph et tous les vieux sons. A mon avis, une des raisons, c est que les gars de cette epoque jouaient vraiment, au sens premier du terme, ils sortaient la musique d eux meme et ils ne cherchaient pas a egaler tel ou tel, juste a jouer (comme des gosses, entre potes). Ce n est pas seulement lie a la qualite des joueurs mais aussi au fait que de tres bons joueurs ont fait leur apparition et influencent, que le genre s est codifie etc.

La critique de Boris Vian que j ai retrouve pour le festival de Nice c'est "Je veux meme pas parler de la prestation de Stephane et Django vu comment ils ont mal joue",

C'est très bon cette version, merci!